De nombreuses formes de méditations diffèrent tant du point de vue pratique que philosophique (zen, kundalini, dynamic, raja yoga, taoïste, etc.). Toutes ont cependant plus ou moins pour but l’obtention d’un état profond de relaxation pour conduire à un bon équilibre entre le physique et le psychique. Cet équilibre permettant à l’individu de mieux gérer son état émotionnel quotidien et, par conséquent, d’améliorer ses relations avec l’entourage professionnel ou familial.
Je ne détaillerai ici que la méditation zen japonaise avec laquelle je suis le plus familier. Mais chacun, bien entendu, pourra se diriger vers celle qui convient le mieux à sa personnalité.

Qu’est-ce que zazen ?
Qui de nos jours n’a pas entendu parler de la méditation zen ou entendu prononcer le terme "être zen"? Mais combien de personnes connaissent vraiment sa signification?
Maître Wafu Gudo Nishijima, avec qui j’ai étudié pendant de nombreuses années, pense que le bouddhisme est avant tout la pratique de zazen.
Zazen est une façon de célébrer l’instant présent. Penser au passé est illusion, vivre dans le futur est également illusion. La vie de l’homme se situe uniquement dans le présent. Pendant la pratique de la méditation zen, l’être humain met son intellect et ses sens au repos.

« Je croise mes jambes en tailleur, je redresse ma colonne vertébrale sans qu’il soit nécessaire de penser, de sentir ou d’éprouver. Au-delà de la conscience d’agir, ou des sensations induites par cette action, existe un acte pur sur lequel je me recentre, et d'où prajna, sagesse intuitive peut se manifester » (Hervé Boucher - maître zen ).
Pour les bouddhistes zen, zazen est simplement la base de l’équilibre de l’être humain, celle qui lui permet de se recentrer sur la réalité, plutôt que d’être perdu dans ses pensées. C'est l’équilibre parfait du système nerveux autonome. Cela guide également l’individu d’une façon plus juste dans sa vie et ses actions quotidiennes. Zazen est à la fois reposant et tonifiant. Cette pratique apporte santé au corps et à l’esprit. Pour de nombreuses personnes c’est la source d’une joie immense, d’une paix interne, d’une stabilité émotionnelle avec, en prime, l’impression d’être soi-même dans toutes les dimensions de son être.

En Sanskrit (langue Indo-aryenne qui fut la langue sacrée et littéraire de l’Inde ancienne), le mot Dhyana signifie “réflexion ou absorption”. Il fut traduit en chinois par le mot “Channa” pour devenir ensuite Zen-na en japonais, puis finalement abrégé à zen. Pour décrire la pratique bouddhiste de l’obtention de l’équilibre, on emploie le mot zazen.
“Za” signifie s’asseoir. Par conséquent, zazen est supposé être la position assise qui permet d'accéder à la vérité. Sur un plan technique, cette pratique s’explique selon un ensemble de quatre points de vue, décrivant ses aspects mentaux, physiques, actifs et universels.

1/ Hi-Shiryo
Hi signifie “sans” et Shiryo “considération”. De ce fait, Hi Shiryo se traduit par “sans considération”. Certaines personnes imaginent que zazen consiste à considérer quelque chose ou à penser différemment. C’est pour cette raison que certains maîtres bouddhistes racontent un koan (histoire bouddhiste) en encourageant à penser au sens de cette historiette pendant la pratique de zazen. Cette méthode est cependant contestée par d’autres maîtres qui la considèrent inadaptée; zazen consistant uniquement à s'asseoir pour transcender ses pensées.

2/ Shoshin-Tanza
Shoshin Tanza est supposée être la posture assise naturelle qui rend notre corps sain. C’est un aspect très important dans la pratique spirituelle. Shoshin Tanza est l’explication physique de zazen. Le fait d’avoir un corps sain favorise la circulation énergétique et le bon fonctionnement du système digestif, respiratoire, musculaire et nerveux.

3/ Shin-Jin Datsuraku
Shin-Jin Datsuraku signifie abandon du corps et de l’esprit ce qui, en d’autres termes, peut se traduire par “aller au-delà de son corps et de son esprit”. Lorsque nous pensons, nous sommes conscient de la présence de notre esprit. Et lorsque nous percevons par nos sens, nous sommes conscient de notre corps. Mais lorsque nous agissons de manière spontanée, nous les oublions. Si nos pensées nous influencent trop, nos actes et nos gestes perdent leur naturel et peuvent ne pas être appropriés. Pour être sûr de prendre les bonnes décisions, nous devons parfois mettre de côté la pensée au profit l’intuition et du ressenti. Dans le bouddhisme cet état se nomme “état intermédiaire”. En ce sens, la pratique de zazen n’est rien d’autre qu’un exercice nous permettant d’agir correctement.

4/ Tapo Ippen
Tapo Ippen se traduit par “ne devenir qu’un”. Parfois, lors d’une méditation, on se rend compte que l’on est juste assis dans un état où la pensée et la perception sont en sommeil.
La pratique de zazen est donc une action. Cette action est une identification de nous même dans l’univers. Le fait de s’identifier avec l’univers est une forme d'illumination.